Thucydide

L’édito de Xénophon

C’était la victoire de Rivoli (le 14 janvier 1797)

Lors de la Première campagne d’Italie, un général de 27 ans écrase plusieurs armées autrichiennes supérieures en nombre et en armements. A Rivoli, dans le nord de l’Italie, 20.000 Français battent 28.000 Autrichiens. La route vers Vienne est ouverte !

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Bonaparte à la bataille de Rivoli, tableau de Félix Philippoteaux (1844). Copyright : wikipedia

Après une première série de victoires en 1796 contre les Sardes et les Autrichiens, l’armée française se rend maître de l’Italie du Nord. Les Autrichiens envoient plusieurs troupes supplémentaires que les Français vont battre les unes après les autres. En effet, l’état-major autrichien commet l’erreur de diviser ses forces, alors qu’il aurait pu profiter d’une très nette supériorité numérique de près de 3 contre 1. Par une manoeuvre habile, le général Bonaparte surprend une première armée autrichienne, tout en rappelant les troupes du général Masséna qui parcourt 148 km en seulement deux jours pour atteindre le champ de bataille de Rivoli. « L’enfant chéri de la victoire » (surnom donné à Masséna par Bonaparte) montre combien Napoléon gagne ses batailles « grâce aux jambes de ses soldats« , c’est-à-dire par une rapidité d’exécution et une ample vision stratégique qui lui permet d’anticiper les mouvements de l’ennemi et de profiter de ses faiblesses.

La victoire de Rivoli est l’une des plus belles victoires napoléoniennes, débouchant quelques mois plus tard sur le traité de Campo Formio (octobre 1797) très favorable à la France. L’Autriche se retire hors d’Italie au-delà des Alpes et doit céder à la France toute la rive gauche du Rhin (actuelle Belgique). Après la Première Campagne d’Italie, le général Bonaparte comprend qu’un destin politique s’offre à lui.

> Pour en savoir plus sur la bataille de Rivoli

Films à voir ou à revoir sur Berlin

Lénine de retour à Berlin, 25 ans après

RDA, 1989. Une femme fière de ses idées socialistes est victime d’une crise cardiaque et tombe dans le coma quelques jours avant la chute du mur de Berlin. Huit mois plus tard, elle se réveille et, pour éviter qu’elle ne soit victime d’une autre crise cardiaque, son fils tente de cacher le triomphe du capitalisme sur une Allemagne réunifiée. Cette comédie témoigne de l’ostalgie (la nostalgie du temps du communisme) partagée par certains habitants de l’ex-RDA (Allemagne de l’Est).

Dans les années 1980, un officier de la Stasi (police secrète du régime communiste de la RDA) reçoit l’ordre d’espionner un couple formé par un écrivain prestigieux et une actrice populaire. Une complexe relation se tisse : l’agent de la Stasi est fasciné par le quotidien de ce couple qu’il a placé sur écoute. Cette mission finit par influer sur sa vie à un point que l’on ne pourrait imaginer. Ce film permet de saisir l’atmosphère de suspicion permanente qui régnait en Allemagne de l’Est.

L’ambitieux Mac Namara est le représentant de l’entreprise Coca-Cola en Allemagne de l’Ouest. Il envisage d’introduire sa marque à l’Est, ce qui lui vaudrait à coup sûr de l’avancement. Il entreprend donc de convaincre les attachés commerciaux soviétiques à Berlin-Ouest. C’est alors que débarque miss Coca Cola, la fille du grand patron de la firme, dont il est chargé de prendre soin. Mais cette dernière est une séductrice impénitente et échappe bientôt à sa vigilance.

En 1957, l’avocat américain James Donovan se retrouve plongé au cœur de la guerre froide, lorsque la CIA l’envoie accomplir une mission presque impossible : négocier la libération de Francis Gary Powers, pilote d’un avion espion américain U-2 qui a été capturé par les Soviétiques en 1960. Inspiré d’une histoire vraie, ce film donne à voir un des lieux emblématiques de la guerre froide.

Un acteur hollywoodien arrive à Berlin-Ouest pour y jouer dans un film sur la chute du régime nazi en 1945. Il erre dans la ville sur la trace des souvenirs de sa grand-mère juive disparue. Deux anges gardiens survolent Berlin en contemplant le mur et les événements qui s’y déroulent. Seuls les enfants et quelques chanceux peuvent les voir. L’un des deux anges tombe amoureux d’une jeune femme et décide de sacrifier son immortalité pour elle.

Dans le camp de concentration de Sachsenhausen, un groupe de juifs se voit contraint de falsifier des livres sterling et des dollars américains. Leur travail pourrait bien prolonger la guerre et supposerait la victoire des Allemands. Mais en échange, les faussaires vivent dans de meilleures conditions que le reste des prisonniers. Ce film s’appuie sur le livre autobiographique d’Adolf Burger, un juif slovaque déporté, imprimeur de métier et impliqué dans cette opération.

  • La Chute (Oliver Hirschbiegel, drame, guerre, 2004)

Le film est consacré aux derniers jours d’Adolf Hitler et à l’effondrement du Troisième Reich pendant la bataille de Berlin en avril 1945. Les combats font rage dans les rues de la capitale. Hitler, accompagné de ses généraux et de ses plus proches partisans, s’est réfugié dans son bunker.

 

En 1945. L’Allemagne nazie a capitulé devant les armées alliées. Berlin n’est plus qu’un champ de ruines fumantes. Edmund Koehler, un garçon de 12 ans, parcourt les décombres à la recherche d’un peu de nourriture avant de rentrer dans l’immeuble à demi effondré où sa famille a trouvé un refuge précaire. Son père, malade, s’enferre dans ses souvenirs. Son frère aîné, Karl, ancien nazi, vit traqué. Sa sœur, Eva, tente de subvenir aux besoins des siens par des ménages et en fréquentant l’occupant. Au milieu de cette ambiance de fin du monde, le petit garçon sans repère tente de s’en créer de nouveaux, fuyant toujours un peu plus la terrible réalité…

Edito du 14 octobre : C’était la victoire d’Auerstadt (14 octobre 1806)

A un contre trois, les 20.000 Français menés par le maréchal Davout terrassent 60.000 soldats prussiens.

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Ayant déclaré la guerre à la France, la Prusse subit une défaite humiliante le 14 octobre 1806. Le même jour, Napoléon écrase l’arrière-garde de l’armée prussienne à Iéna tandis que le maréchal Davout bat le gros des troupes prussiennes à Auerstadt, provoquant l’effondrement de la puissance militaire prussienne : une force de 165.000 soldats est anéantie, avec 140.000 prisonniers (25.000 tués) et plus de 2.000 pièces d’artillerie saisies.

La France napoléonienne étend alors son hégémonie sur l’Europe : le 27 octobre 1806, l’armée française entre à Berlin, et quelques semaines plus tard à Varsovie où les Polonais acclament Napoléon comme un libérateur. De leur côté, les Russes mobilisent leurs troupes.

Pour en savoir plus sur la bataille d’Auerstadt

Edito du 14 septembre : C’était la victoire de Marignan (14 septembre 1515)

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Engagée dans les Guerres d’Italie (1494-1559), la France obtient une éclatante victoire à Marignan le 14 septembre 1515. Pour défendre ses droits sur le duché de Milan, le roi de France François Ier a mobilisé une armée de près de 40.000 hommes avec ses alliés vénitiens. En face, les Suisses et les Milanais sont soutenus par la papauté. Les deux armées s’affrontent à quelques kilomètres de Milan.

Marignan est l’une des premières batailles où l’artillerie militaire est utilisée de manière décisive. La combinaison des trois armes – cavalerie, infanterie et artillerie – par les Français est un vrai succès face aux troupes adverses essentiellement composées d’unités de fantassins.

Triomphe militaire pour François Ier, la victoire de Marignan permet à la France de s’imposer comme une puissance majeure en Europe en lui apportant des gains diplomatiques substantiels :

  • La France contrôle désormais le nord de l’Italie. Le pape et Charles Quint reconnaissent à François Ier la souveraineté sur le duché de Milan.
  • Le 29 novembre 1516 est signée la « Paix perpétuelle » de Fribourg avec les treize cantons suisses. En vigueur jusqu’en 1792, ce traité oblige les Suisses à ne jamais s’engager militairement dans une alliance hostile à la France.
  • Le 18 août 1516 est signé le Concordat de Bologne avec la papauté. Désormais, le roi de France s’affirme comme chef temporel de l’Église de France, ce qui lui donne le droit de nommer les évêques et archevêques qui sont simplement confirmés par le pape.
  • Léonard de Vinci vient s’installer en France en 1516, à la demande de François Ier qui l’installe au Clos-Lucé près du château d’Amboise. Nommé Premier peintre et Premier ingénieur du royaume, Léonard de Vinci amène avec lui la Joconde.

Pour en savoir plus sur la bataille de Marignan

Édito de mars 2022 :La guerre en Ukraine

https://www.francetvinfo.fr/pictures/fEUN8dylr2VT7uj4rMzUkI9Cpq4/fit-in/720x/2022/02/23/phpIoag02.png

Source: francetvinfo.fr

Ressources pour comprendre la guerre en Ukraine

Guerre en Ukraine : cinq cartes pour comprendre l’origine du conflit

France-Info, 24/02/2022
Sous forme d’un court dossier (4 min de lecture), 5 cartes sont commentées pour comprendre l’origine du conflit.
https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/infographies-crise-ukraine-russie-cinq-cartes-pour-comprendre-le-conflit-et-ses-origines_4975641.html

La Russie attaque l’Ukraine

Le Dessous des Cartes | ARTE, 25/02/2022 (5 minutes)
Une présentation géographique de l’Ukraine qui remonte au milieu du VIIIe siècle pour mieux comprendre le cadre dans lequel se déroulent les évènements en cours.
https://youtu.be/EuHbbKqM4oE

Guerre en Ukraine, chronologie des événements

Toute l’Europe.eu, 25/02/2022
Article qui replace la crise ukrainienne dans la moyenne durée, avec une chronologie expliquée remontant à la chute de l’URSS, et surtout à 2014.
https://www.touteleurope.eu/l-ue-dans-le-monde/guerre-en-ukraine-chronologie-des-evenements/

Ukraine, pourquoi la crise

David Teurtrie, Le Monde diplomatique, février 2022
Article d’analyse par un spécialiste de la Russie.
https://www.monde-diplomatique.fr/2022/02/TEURTRIE/64373

La Russie regarde l’Ukraine comme une chasse gardée

France-Culture, 13/02/22
Une analyse de la crise appuyée sur une vidéo didactique de 10 minutes et sur un dossier illustré organisé en entrées thématiques courtes.
https://www.franceculture.fr/geopolitique/la-russie-regarde-lukraine-comme-une-chasse-gardee

Russie-Ukraine : l’Europe sait-elle se défendre ?

Une Leçon de géopolitique du Dessous des cartes, 02/02/2022 (12 minutes)
Un entretien avec Elie Tenenbaum contextualise les enjeux diplomatiques liés à la crise ukrainienne début 2022.
https://www.arte.tv/fr/videos/104782-019-A/russie-ukraine-l-europe-sait-elle-se-defendre-elie-tenenbaum/

Pourquoi la Russie veut-elle envahir l’Ukraine ?

Télécrayon, 03/02/22 (12 minutes)
Animation pédagogique chapitrée fondée sur 6 cartes mettant la crise ukrainienne en perspective avec l’histoire du pays.
https://youtu.be/GkNc6n2ek04

Les mots pour comprendre la crise ukrainienne : Donbass, accords de Minsk, « format Normandie »

Le Monde, 22/02/22
https://www.lemonde.fr/international/article/2022/02/22/crise-ukrainienne-donbass-accords-de-minsk-otan-finlandisation-les-mots-pour-comprendre_6114836_3210.html

Des sites de référence pour vérifier les informations sur la guerre

La guerre en Ukraine est aussi une guerre de l’information et suscite beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux. Des fausses nouvelles plus ou moins intéressées circulent et il est important de pouvoir y voir clair. Pour vérifier les informations, on peut s’appuyer sur les sites suivants :

24 heures, site suisse d’actualité, propose un petit guide avec une rubrique sur l’Ukraine
https://www.24heures.ch/petit-guide-pratique-pour-eviter-les-intox-sur-internet-928048815704

Le site de l’AFP propose une rubrique « factuel » qui traque les fausses informations sur le conflit ukrainien https://factuel.afp.com/, sur Twitter @AfpFactuel.

Il existe depuis 2014 un site ukrainien de fact checking, StopFake, qui se consacre directement à la lutte contre les infox russes. Il est depuis 2016 une référence reconnue pour les journalistes. StopFake FR est présent sur Twitter @StopFake_FR en version française.

Le site des « décodeurs » du Monde propose des points d’actualité sur l’Ukraine avec des informations vérifiées https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/. Par exemple, un point sur le ciblage du président ukrainien par des infox https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/03/01/guerre-en-ukraine-le-president-volodymyr-zelensky-cible-par-les-intox_6115730_4355770.html

La radio « France Info » tient un rendez-vous régulier, « Le vrai du faux », destiné à signaler et expliquer les fausses informations circulant sur les réseaux sociaux, que l’on peut retrouver en podcast https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-vrai-du-faux/. Plusieurs podcasts sont consacrés à la crise ukrainienne, par exemple : https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-vrai-du-faux/guerre-en-ukraine-images-detournees-nombreux-tweets-la-desinformation-est-massive-depuis-le-declenchement-de-l-operation-russe_4962735.html

 

Edito du 9 Novembre : « La littérature française est mon refuge » Le cri d’amour d’un réfugié afghan

https://i.la-croix.com/729x486/smart/2021/05/10/1201155051/Mahmud-Nasimi-lAfghanistan-Son-premier-livre-sorti-2018_0.jpg

Copyright La Croix.com

Il y a des Parisiens qui ne sont pas nés à Paris, et il y a ceux qui viennent à Paris de beaucoup plus loin comme Mahmud Nasimi. Dans « Un Afghan à Paris », aux Éditions du Palais, il y raconte sa découverte de la capitale mais aussi de la littérature. française. L’auteur quitte l’Afghanistan en 2013 et arrive à Paris quatre années plus tard. Réfugié, il erre la nuit dans les rues, mais aussi et surtout dans le cimetière de Père Lachaise. Un jour, il arrive sur la tombe d’Honoré de Balzac et là, il s’abandonne à ce monde et apprend le Français.

En savoir plus sur ce témoignage édifiant et émouvant:

La Grande librairie

mais aussi ceci

Edito de Novembre 2021: Allez au théâtre!

D’APRÈS HUGO, MICHELET, DUMAS, LAMARTINE
DE ET PAR MAXIME D’ABOVILLE
MISE EN SCÈNE DAMIEN BRICOTEAUX

 

Raconter l’épisode le plus fascinant de l’histoire de France en convoquant d’illustres plumes du XIXe siècle, telle est la folle ambition de ce spectacle. Maxime d’Aboville nous conte la Révolution en donnant vie et souffle aux heures sublimes et terribles qui ouvrirent une page nouvelle dans l’histoire des hommes.

  • D’après Hugo, Michelet, Dumas, Lamartine
  •  Du 21 octobre 2021 au 2 janvier 2022 – Du mardi au samedi 19h, dimanche 15h
Réservez votre place

 

Edito d’Octobre 2021: Laïcité, 30 ans de fracture à gauche

Laïcité, 30 ans de fracture a gauche | Yakamedia

Le documentaire se propose de retracer, avec l’aide des archives de l’INA commentées par des responsables politiques, l’histoire du débat qui déchire la gauche au sujet de la laïcité, depuis l’apparition d’un Islam revendicatif à la fin des années 80. L’attentat à Charlie Hebdo, plutôt que de réunir ce camp, comme on aurait pu le croire, n’a fait qu’accroitre le fossé entre partisans d’une laïcité inclusive et partisans d’une laïcité rigoriste. Cette ligne de fracture divise encore profondément la gauche, pourtant irréductiblement attachée au principe de laïcité. Un documentaire de Thomas Legrand et Pauline Pallier Une coproduction LCP-Assemblée nationale / Ina
Edito de Septembre 2021: C’était l’Armée rouge

Tissée de répressions et de désastres militaires, mais aussi de victoires décisives, l’histoire de l’Armée rouge épouse celle de l’URSS. Michaël Prazan en restitue les grandes étapes dans cette fresque dense pour déconstruire un mythe insubmersible.

Créée par Trotski en 1918, dans un contexte de guerre totale contre une partie de la population russe et des puissances étrangères, l’Armée rouge doit rapidement abandonner ses idéaux égalitaires et démocratiques. Le rationnement provoque dans les campagnes des mouvements de révolte contre le jeune État communiste. En 1920, pour mater la rébellion de Tambov, l’ancien officier tsariste Mikhaïl Toukhatchevski, mandaté par Lénine, largue des gaz toxiques sur les villageois. Deux ans plus tard, l’Armée rouge sort renforcée de sa victoire contre les « blancs », qui met un terme à la guerre civile. Sa puissance inquiète Staline qui, au début des années 1930, s’arroge progressivement les pleins pouvoirs. Il fait exécuter Toukhatchevski et purge son état-major lors de la « Grande Terreur » (1937-1938). Lorsque l’Allemagne envahit l’URSS en juin 1941, l’Armée rouge, privée de commandement, est exsangue. Mais les grandes batailles, de Moscou à Stalingrad, et une habile propagande vont enflammer le patriotisme de tout un peuple.

Statufiée 
Composé par Alexandre Aleksandrov, le fondateur des Chœurs de l’Armée rouge, l’hymne de l’Union soviétique adopté par Staline en 1944 continue sous Poutine de galvaniser les Russes. Mais l’Armée rouge, statufiée pour avoir vaincu le nazisme, n’a jamais retrouvé sa puissance d’alors. Balayant près d’un siècle d’une histoire émaillée de défaites militaires, d’exécutions sommaires, de purges et de maltraitance des troupes, Michaël Prazan (La passeuse des Aubrais, 1942) déconstruit dans un récit épique, nourri d’extraits de lettres et de journaux intimes de hauts gradés et d’anonymes, le mythe savamment entretenu d’une armée auréolée de gloire.

Voir le documentaire sur Arte

Copyright Arte

Edito de rentrée: Afghanistan, le tombeau des empires

Copyright Wikipedia.org

Bienvenue en Afghanistan, pays du commandant Massoud et des montagnes infranchissables, dont celles de l’Hindou Koush qui occupent une grande partie du territoire. Cette géographie « accidentée » est centrale pour expliquer la diversité tribale et ethnique et la volonté farouche d’indépendance du pays.

L’histoire afghane se caractérise par un état de guerre quasi permanent : rivalité coloniale entre Angleterre et Russie, invasion soviétique, intervention américaine après le 11-Septembre, sans oublier les relations tortueuses avec le Pakistan voisin, le rôle destructeur des taliban et, aujourd’hui, la présence de Daech. (Copyright Le dessous des Cartes, Arte)

Edito de Novembre 2020: 
« Ne craignez pas d’être accusés de racisme en rejetant l’islamisme » : la lettre de professeurs en hommage à Samuel Paty
Article d’Anthony Cortes Publié dans Marianne

"Ne craignez pas d’être accusés de racisme en rejetant l'islamisme" : la lettre de professeurs en hommage à Samuel Paty

Le temps n’a pas détruit certaines craintes. Professeur d’histoire-géographie, celui que nous appellerons Laurent, insiste : pour ne pas « attirer de regards malveillants sur [son] lycée ou [lui]même, dans le contexte difficile dans lequel nous vivons », il préfère finalement rester anonyme et que l’on taise le nom de son établissement. Pourtant, l’initiative est louable, nécessaire. Et même « salutaire », d’après certains de ses collègues interrogés. À savoir, la rédaction d’une lettre, par ses soins, puis amendée par quelques enseignants de l’établissement, pour rendre hommage à Samuel Paty et reprendre son flambeau, en réaffirmant notamment certains principes.

Les mots de ce texte sont simples, formulés à l’attention d’élèves bousculés par les faits, mais le message est riche. Liberté d’expression, définition de la « communauté civique » et des conditions à remplir pour y appartenir, dénonciation de l’islamisme et de son idéologie totalitaire, traduction du rôle du professeur et de celui, à venir, des jeunes générations… Tout y est. Sa lecture ? Un exutoire pour l’ensemble du collectif qui a finalement porté cette lettre et un support riche pour les élèves.

NOMMER L’ISLAMISME : L’INITIATIVE QUI DIVISE

« Mon objectif, était de tenir un discours pédagogique pour clarifier les choses pour nos élèves, nous explique son auteur. De faire la distinction entre islam et islamisme, et d’expliciter l’idée que rejeter l’islamisme ne revenait pas à condamner et rejeter les musulmans en général ». Dans son lycée, la lettre a été accueillie différemment selon les classes. Entre applaudissements et désirs de discussions ouvertes et franches.

Fier de cette lettre, de ce sursaut commun couché sur papier, le collectif l’a transmis aux collègues des établissements alentour pour qu’elle soit présentée conjointement le jour de la rentrée, ce lundi 2 novembre. Dans certains, elle a été lue. Dans d’autres, refusée, en tout cas en l’état. « Il y avait une gêne sur le fait de désigner nommément l’islamisme, indique Laurent. On m’a par exemple suggéré de parler plutôt de fanatisme religieux en général, ou d’évoquer les crimes du christianisme ». Suggestions rejetées. Par volonté d’enfin nommer les choses pour mieux les affronter. Cette lettre, nous la publions, en soutien.

Déclaration des enseignants d’un lycée d’Ile-de-France à leurs élèves à la suite de l’assassinat de Samuel Paty :

Bonjour à tous,

Le vendredi 16 octobre, juste avant les vacances de la Toussaint, à Conflans-Sainte-Honorine, un professeur d’histoire-géographie a été assassiné par un terroriste islamiste. Ce professeur, Samuel Paty, est mort dans des conditions horribles, décapité par l’assassin qui l’avait pris pour cible.

Jamais, jusqu’à présent, en France, un professeur n’avait été assassiné pour la seule raison que son enseignement déplaisait à certains. C’est un événement extrêmement grave face auquel nous ne pouvons pas rester sans réagir, et c’est la raison pour laquelle nous sommes réunis ce matin/cet après-midi.

Samuel Paty ne faisait qu’exercer son métier. En montrant des caricatures de Mahomet à ses élèves, il ne cherchait pas à les choquer, mais uniquement à les faire réfléchir sur la liberté d’expression. Nous avons tous entendu parler de ces caricatures qui avaient été publiées dans un journal danois, puis dans le journal satirique Charlie Hebdo. Un procès se tient en ce moment pour juger les présumés complices des auteurs de l’attentat du 7 janvier 2015, où les journalistes de Charlie Hebdo ont été massacrés par des terroristes islamistes pour avoir publié ces caricatures. Ce professeur, comme nous le faisons souvent en Éducation Morale et Civique, partait d’un fait d’actualité pour amener sa classe à réfléchir sur des valeurs qu’il est important de considérer lorsque l’on est citoyen d’un pays démocratique comme la France.

Il faut être très clair là-dessus : oui, dans une démocratie, on est libre de critiquer une religion ou de s’en moquer. On a le droit de représenter un personnage historique par un dessin, même si ce personnage est considéré comme sacré par certains croyants. Cela fait partie de la liberté d’expression, et ce n’est pas négociable. Les croyants dont la religion est critiquée, moquée ou caricaturée doivent accepter que certains de leurs concitoyens ne pensent pas comme eux, que beaucoup ne partagent pas leurs croyances et que ceux qui ne partagent pas leurs croyances ont le droit d’exprimer eux aussi leurs convictions sans être assassinés.

Ceux qui ne veulent pas comprendre cela, ceux qui ne veulent pas accepter les lois et les valeurs de la République française n’ont pas leur place dans notre communauté civique. Ceux qui pensent, « tout de même, il l’a bien cherché, il n’aurait pas dû monter ces caricatures » doivent bien comprendre qu’ils n’expriment pas une opinion acceptable : ils approuvent des meurtriers, des terroristes, ils participent à la diffusion de leur idéologie totalitaire. Enfin, ceux qui pensent que l’on doit se taire pour ne pas froisser la susceptibilité de certains croyants, espérant par cette concession qu’une telle horreur ne se reproduira plus, ne comprennent rien à la psychologie des fanatiques : chaque concession que nous leur faisons les encourage à exiger toujours plus. Cela ne s’arrêtera que si nous défendons fermement nos principes.

L’événement monstrueux qui a eu lieu nous oblige à tous réfléchir sur la façon dont nous nous conduisons. Nous avons vu qu’une vidéo postée sur les réseaux sociaux par un parent d’élève mécontent de cet enseignant est à l’origine du meurtre de Samuel Paty. Ce parent désignait l’enseignant à la vindicte de tous et il a suffi qu’un fanatique tombe dessus pour que le pire se produise. Cela doit nous inciter à faire preuve de la plus grande prudence et de la plus grande responsabilité lorsque nous utilisons les réseaux sociaux. Une parole maladroite, des propos stupides et diffamatoires peuvent conduire aux résultats les plus atroces, nous le savons désormais.

Il faut avoir le courage et la clairvoyance d’utiliser les mots qui permettent de nommer les menaces du temps présent. Le mot « islamisme » nous permet de désigner l’une de ces menaces, et une menace de premier plan. Il ne faut pas avoir peur de nommer le problème auquel nous faisons face. L’islamisme consiste à appliquer à la lettre la charia, un code de loi musulman originaire du VIIe siècle. Ce texte peut être utilisé, par exemple, pour affirmer l’infériorité des femmes par rapport aux hommes, justifier les châtiments corporels, interdire de changer de religion. L’islamisme, c’est transformer une religion, l’islam, en idéologie politique, une idéologie totalitaire, que certains sont prêts à imposer par la terreur.

Condamner l’islamisme ne revient pas à condamner l’ensemble des musulmans. Vous ne devez pas craindre d’être accusés de racisme ou d’intolérance en rejetant les idées et les actes des islamistes. La religion n’est pas dans les gènes, nous choisissons d’y croire librement, cela n’a rien à voir avec l’idée de racisme. Un raciste condamne l’autre du fait de son apparence, de sa couleur de peau, dont la victime de racisme n’est pas responsable. La petite minorité de musulmans qui sont devenus islamistes ont fait un choix libre, qui ne dépend que d’eux, que l’on peut donc critiquer et combattre. Le choix qu’ont fait les islamistes mérite d’autant plus d’être combattu par tous qu’ils causent aussi beaucoup de tort aux musulmans qui ont choisi de vivre leur foi de façon bienveillante et tolérante.

Nous avons vu de quoi les islamistes sont capables dans les territoires qu’ils contrôlaient, en Afghanistan, en Syrie, en Irak. Qui que vous soyez, quoi que vous pensiez, quels que soient vos goûts et vos centres d’intérêt, ils viendront vous empêcher de vivre librement. Vous aimez lire ? Ils vous interdiront toute lecture sauf celle des textes sacrés. Vous aimez l’art ? ils détruisent les œuvres d’art du passé, et vous empêcheront d’en créer de nouvelles. Vous aimez le sport ? Si vous êtes une fille, oubliez, c’est interdit pour vous. Si vous êtes un garçon, les activités physiques se limiteront à l’entraînement au combat pour vous préparer à mourir au nom de la religion. Vous aimez discuter de tout et de rien avec vos amis ? Attention, chaque parole peut vous coûter la vie. Vous aimez la musique, faire la fête et danser ? Oubliez, ou ils vous conduiront tout droit à la mort à l’aide des instruments tranchants qu’ils affectionnent. La joie, la culture, la liberté s’éteignent partout où ils étendent leur ombre.

Mais si vous ne vous laissez pas paralyser par la peur, votre génération sera peut-être celle qui parviendra à surmonter cette menace. Celle qui aura montré, par sa calme détermination, qu’elle ne tombera jamais dans le repli sur soi et la crainte de s’exprimer, ces pièges tendus par les fanatiques. Tout au contraire. Vous irez vers les autres. Vous viendrez leur apporter vos idées, vous leur ferez part de votre façon d’envisager l’existence, sans jamais vous imposer par la force. Vous saurez aussi écouter ce que les autres vous diront, respecter leur point de vue, partager des moments d’échange et construire des projets avec eux. C’est cela, la liberté d’expression.

En attendant, pour qu’un jour nous puissions sortir de cette succession d’attentats intolérables, il faut être forts. Intellectuellement. Moralement. Ce n’est que si nous sommes solides et unis dans la défense de nos valeurs que l’ennemi arrêtera sa progression. C’est à cela que nous, les professeurs, essayons de vous préparer, en vous transmettant des connaissances et en vous aidant à développer votre capacité à réfléchir par vous-mêmes et à argumenter. Il est de notre devoir de continuer à le faire.

Nous espérons que vous nous comprenez. Nous espérons que vous nous soutenez. Nous comptons sur vous.

Merci de votre attention.

 

Edito du 1er septembre: C’était le Grand Liban (1er septembre 1920)

Proclamation de l’État du Grand Liban le 1er septembre 1920 depuis la résidence des Pins à Beyrouth par le général Gouraud, entouré du patriarche maronite et du mufti sunnite. Copyright Wikipedia

 

La naissance de ce pays englobant une majorité de chrétiens maronites, ainsi que des minorités druze, sunnite et chiite, fut annoncée par le général Henri Gouraud. Un siècle plus tard, cette subtile construction est fragilisée par une nouvelle réalité démographique.

Il y a exactement cent ans, le 1er septembre 1920, le haut-commissaire de France pour l’ancienne province ottomane de Syrie, placée sous mandat français par la conférence de San Remo du 25 avril, affirmait l’existence d’un nouveau pays, taillé en son sein. En proclamant, du haut des marches de la résidence des Pins à Beyrouth, l’État du Grand-Liban, le général Henri Gouraud répondait favorablement aux demandes qu’avait formulées la délégation que les chrétiens maronites, francophones grâce à leur éducation jésuite, avaient envoyée à la Conférence de la paix de Paris (18 janvier 1919-21 janvier 1920).

En savoir plus (article Le Figaro)

 

Edito du 17 Juin 2020: Une autre idée du confinement. Dans les forêts de Sibérie avec Sylvain Tesson

«Assez tôt, j’ai compris que je n’allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m’installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie.
J’ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal.
Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j’ai tâché de vivre dans la lenteur et la simplicité.
Je crois y être parvenu.
Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à l’existence.
Et si la liberté consistait à posséder le temps?
Et si la richesse revenait à disposer de solitude, d’espace et de silence – toutes choses dont manqueront les générations futures?
Tant qu’il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu.»

 

 

Edito du 15 Novembre 2019: L’Iliade racontée par François Busnel

L'« Iliade » et l'« Odyssée » sont deux textes fondamentaux.

François Busnel revisite l’ »Iliade », épopée homérique contant la guerre de Troie. Éris, la déesse de la Discorde, envoie sur l’Olympe une pomme d’or frappée de l’inscription « Pour la plus belle ». Aphrodite, Héra et Athéna revendiquant ce titre, Zeus confie à Pâris, un mortel, le soin de trancher…

Éris, la déesse de la Discorde, envoie sur l’Olympe une pomme d’or frappée de l’inscription « Pour la plus belle« . Aphrodite, Héra et Athéna revendiquant ce titre, Zeus confie à un mortel le soin de trancher : Pâris, prince de Troie, offre le fruit à Aphrodite, qui lui promet en échange l’amour de la plus ravissante des femmes. Invité chez Ménélas, le roi de Sparte, le jeune homme s’éprend de son épouse, Hélène, avec qui il s’enfuit. Fou de rage, le mari humilié en appelle à son frère, Agamemnon, « roi des rois de toute la Grèce », qui, manipulé par Héra et Athéna, décide de partir à la conquête de Troie.

Basculement
Après avoir égrené, dans une première saison, les destins des dieux et héros de la mythologie grecque, François Busnel s’empare ici de l’Iliade, épopée homérique contant la guerre de Troie. Au fil d’un récit aussi précis qu’enlevé, il convoque poétiques animations en 2D et 3D, aux noires silhouettes inspirées des vases antiques, et abondante iconographie traversant l’histoire de l’art – des statues grecques aux bandes dessinées contemporaines en passant par les toiles de la Renaissance –, pour évoquer ce saisissant moment de rupture où, tandis que les hommes succombent aux passions les plus dévastatrices, l’Olympe entame son lent crépuscule.

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Edito du 5 Novembre 2019: Apocalypse, La guerre des mondes (1945-1991)

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During the Vietnam War on June 18, 1965 173rd Airborne Brigade Battalion member Larry Wayne Chaffin smiles for the camera. Copyright https://rarehistoricalphotos.com/soldier-war-is-hell-vietnam-1965/

Apocalypse, La Guerre des Mondes est une série de six films documentaires qui retrace l’affrontement des deux mondes de la guerre froide, de 1945 à 1991. Plus de 200 heures d’archives inédites ont été restaurés et colorisées pour illustrer la période allant de la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’à la chute de l’URSS en 1991.

Regarder le premier épisode : La grande rupture 1945-1946

 

 

Edito du 12 Octobre: C’était François Guizot (1787-1874)

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Né sous Louis XVI, mort sous Mac Mahon, François Guizot (1787-1874) fut pendant un demi-siècle l’une des personnalités les plus en vue en France et en Europe. Ce bourgeois protestant fut reconnu comme le plus grand historien de son temps, en faisant de la notion de civilisation un nouvel objet d’études. Philosophe, il est à la source du libéralisme politique dans sa version française, influencée par l’Angleterre dont il a écrit l’histoire de la Révolution. Député du Calvados à partir de 1830, il a, à la Chambre comme au Gouvernement, tenté d’acclimater chez nous le système représentatif. Homme d’État, il a, par une loi de 1833 demeurée célèbre, fondé l’enseignement primaire en France et, ministre des Affaires étrangères de 1840 à 1848, réalisé la première Entente cordiale avec l’Angleterre. Il est aussi l’inspirateur d’une véritable politique de la mémoire et du patrimoine. Emporté par la chute de la monarchie de Juillet en février 1848, il a ensuite exercé jusqu’à la fin de sa vie une sorte de magistrature intellectuelle et morale. Tocqueville, Marx, Renan ont reconnu ce qu’ils devaient à ses travaux. Dans ses Mémoires, et surtout dans son immense et magnifique correspondance, la richesse de sa vie familiale et amicale, de ses attachements féminins aussi, fait apparaître un homme bien différent des caricatures qu’il a endurées, mais aussi provoquées. Car, pour avoir méconnu ou négligé les aspirations démocratiques que sa propre politique avait en partie suscitées, il fait figure de vaincu de l’histoire politique. L’installation de la République en France, qu’il avait toujours combattue, l’a longtemps relégué dans la catégorie des conservateurs aveuglés par leur appartenance à la bourgeoisie. Depuis une trentaine d’années, son œuvre et sa personne sont reconsidérées, et restituées à leur temps.

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Edito du 7 Octobre: C’était le début de la guerre de 100 ans (1337-1453)

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Le 7 octobre 1337, à l’abbaye de Westminster, le roi d’Angleterre Edouard III -petit-fils de Philippe le Bel- lance publiquement un défi à son cousin le roi de France. Il conteste la légitimité de Philippe IV de Valois et revendique la couronne de France pour lui-même. C’est le début d’un long conflit entre la France et l’Angleterre qui prendra fin avec la bataille de Castillon en 1453.

En savoir plus sur la Guerre de 100 ans

 

Edito du 17 Septembre: L’abolition de la peine de mort, le discours de Badinter (17 septembre 1981)

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Le discours de Badinter (INA)

Un extrait du discours:

« M. le garde des sceaux. Monsieur le président, mesdames, messieurs les députés, j’ai l’honneur au nom du Gouvernement de la République, de demander à l’Assemblée nationale l’abolition de la peine de mort en France.

En cet instant, dont chacun d’entre vous mesure la portée qu’il revêt pour notre justice et pour nous, je veux d’abord remercier la commission des lois parce qu’elle a compris l’esprit du projet qui lui était présenté et, plus particulièrement, son rapporteur, M. Raymond Forni, non seulement parce qu’il est un homme de coeur et de talent mais parce qu’il a lutté dans les années écoulées pour l’abolition. Au-delà de sa personne, et comme lui, je tiens à remercier tous ceux, quelle que soit leur appartenance politique qui, au cours des années passées, notamment au sein des commissions des lois précédentes, ont également oeuvré pour que l’abolition soit décidée, avant même que n’intervienne le changement politique majeur que nous connaissons.

Cette communion d’esprit, cette communauté de pensée à travers les clivages politiques montrent bien que le débat qui est ouvert aujourd’hui devant vous est d’abord un débat de conscience et le choix auquel chacun d’entre vous procédera l’engagera personnellement.

Raymond Forni a eu raison de souligner qu’une longue marche s’achève aujourd’hui. Près de deux siècles se sont écoulés depuis que dans la première assemblée parlementaire qu’ait connue la France, Le Pelletier de Saint-Fargeau demandait l’abolition de la peine capitale. C’était en 1791.

Je regarde la marche de la France.

La France est grande, non seulement par sa puissance, mais au-delà de sa puissance, par l’éclat des idées, des causes, de la générosité qui l’ont emporté aux moments privilégiés de son histoire.

La France est grande parce qu’elle a été la première en Europe à abolir la torture malgré les esprits précautionneux qui, dans le pays, s’exclamaient à l’époque que, sans la torture, la justice française serait désarmée, que, sans la torture, les bons sujets seraient livrés aux scélérats.

La France a été parmi les premiers pays du monde à abolir l’esclavage, ce crime qui déshonore encore l’humanité.

Il se trouve que la France aura été, en dépit de tant d’efforts courageux l’un des derniers pays, presque le dernier – et je baisse la voix pour le dire – en Europe occidentale, dont elle a été si souvent le foyer et le pôle, à abolir la peine de mort.

Pourquoi ce retard? Voilà la première question qui se pose à nous.

Ce n’est pas la faute du génie national. C’est de France, c’est de cette enceinte, souvent, que se sont levées les plus grandes voix, celles qui ont résonné le plus haut et le plus loin dans la conscience humaine, celles qui ont soutenu, avec le plus d’éloquence la cause de l’abolition. Vous avez, fort justement, monsieur Forni, rappelé Hugo, j’y ajouterai, parmi les écrivains, Camus. Comment, dans cette enceinte, ne pas penser aussi à Gambetta, à Clemenceau et surtout au grand Jaurès? Tous se sont levés. Tous ont soutenu la cause de l’abolition. Alors pourquoi le silence a-t-il persisté et pourquoi n’avons-nous pas aboli?

Je ne pense pas non plus que ce soit à cause du tempérament national. Les Français ne sont certes pas plus répressifs, moins humains que les autres peuples. Je le sais par expérience. Juges et jurés français savent être aussi généreux que les autres. La réponse n’est donc pas là. Il faut la chercher ailleurs.

Pour ma part j’y vois une explication qui est d’ordre politique. Pourquoi?

L’abolition, je l’ai dit, regroupe, depuis deux siècles, des femmes et des hommes de toutes les classes politiques et, bien au-delà, de toutes les couches de la nation.

Mais si l’on considère l’histoire de notre pays, on remarquera que l’abolition, en tant que telle, a toujours été une des grandes causes de la gauche française. Quand je dis gauche, comprenez moi, j’entends forces de changement, forces de progrès, parfois forces de révolution, celles qui, en tout cas, font avancer l’histoire.

Examinez simplement ce qui est la vérité. Regardez-la.

J’ai rappelé 1791, la première Constituante, la grande Constituante. Certes elle n’a pas aboli, mais elle a posé la question, audace prodigieuse en Europe à cette époque. Elle a réduit le champ de la peine de mort, plus que partout ailleurs en Europe.

La première assemblée républicaine que la France ait connue, la grande Convention, le 4 brumaire an IV de la République, a proclamé que la peine de mort était abolie en France à dater de l’instant où la paix générale serait rétablie.

La paix fut rétablie mais avec elle Bonaparte arriva. Et la peine de mort s’inscrivit dans le code pénal qui est encore le nôtre, plus pour longtemps, il est vrai.

Mais suivons les élans.

La Révolution de 1830 a engendré, en 1832, la généralisation des circonstances atténuantes ; le nombre des condamnations à mort diminue aussitôt de moitié.

La Révolution de 1848 entraîna l’abolition de la peine de mort en matière politique que la France ne remettra plus en cause jusqu’à la guerre de 1939.

Il faudra attendre ensuite qu’une majorité de gauche soit établie au centre de la vie politique française, dans les années qui suivent 1900, pour que soit à nouveau soumise aux représentants du peuple la question de l’abolition. C’est alors qu’ici même s’affrontèrent dans un débat dont l’histoire de l’éloquence conserve pieusement le souvenir vivant, et Barrès et Jaurès.

Jaurès – que je salue en votre nom à tous – a été, de tous les orateurs de la gauche, de tous les socialistes, celui qui a mené le plus haut, le plus loin, le plus noblement l’éloquence du coeur et l’éloquence de la raison, celui qui a servi, comme personne, le socialisme, la liberté et l’abolition.

Jaurès appartient, au même titre que d’autres hommes politiques, à l’histoire de notre pays.

Messieurs, j’ai salué Barrès en dépit de l’éloignement de nos conceptions sur ce point ; je n’ai pas besoin d’insister.

Mais je dois rappeler, puisque, à l’évidence, sa parole n’est pas éteinte en vous, la phrase que prononça Jaurès: «La peine de mort est contraire à ce que l’humanité depuis deux mille ans a pensé de plus haut et rêve de plus noble. Elle est contraire à la fois à l’esprit du christianisme et à l’esprit de la Révolution.»

En 1908, Briand, à son tour, entreprit de demander à la Chambre l’abolition. Curieusement, il ne le fit pas en usant de son éloquence. Il s’efforça de convaincre en représentant à la Chambre une donnée très simple, que l’expérience récente – de l’école positiviste – venait de mettre en lumière.

Il fit observer en effet que par suite du tempérament divers des Présidents de la République, qui se sont succédé à cette époque de grande stabilité sociale et économique, la pratique de la peine de mort avait singulièrement évolué pendant deux fois dix ans: 1888-1897, les Présidents faisaient exécuter ; 1898-1907, les Présidents – Loubet, Fallières – abhorraient la peine de mort et, par conséquent, accordaient systématiquement la grâce. Les données étaient claires: dans la première période où l’on pratique l’exécution: 3 066 homicides ; dans la seconde période, où la douceur des hommes fait qu’ils y répugnent et que la peine de mort disparaît de la pratique répressive: 1 068 homicides, près de la moitié.

Telle est la raison pour laquelle Briand, au-delà même des principes, vint demander à la Chambre d’abolir la peine de mort qui, la France venait ainsi de le mesurer, n’était pas dissuasive.

Il se trouva qu’une partie de la presse entreprit aussitôt une campagne très violente contre les abolitionnistes. Il se trouva qu’une partie de la Chambre n’eut point le courage d’aller vers les sommets que lui montrait Briand. C’est ainsi que la peine de mort demeura en 1908 dans notre droit et dans notre pratique.

Depuis lors – soixante-quinze ans – jamais, une assemblée parlementaire n’a été saisie d’une demande de suppression de la peine de mort.

Je suis convaincu – cela vous fera plaisir – d’avoir certes moins d’éloquence que Briand mais je suis sûr que, vous, vous aurez plus de courage et c’est cela qui compte.

Les temps passèrent.

On peut s’interroger: pourquoi n’y a-t-il rien eu en 1936? La raison est que le temps de la gauche fut compté. L’autre raison, plus simple, est que la guerre pesait déjà sur les esprits. Or, les temps de guerre ne sont pas propices à poser la question de l’abolition. Il est vrai que la guerre et l’abolition ne cheminent pas ensemble.

La Libération. Je suis convaincu, pour ma part, que, si le gouvernement de la Libération n’a pas posé la question de l’abolition, c’est parce que les temps troublés, les crimes de la guerre, les épreuves terribles de l’occupation faisaient que les sensibilités n’étaient pas à cet égard prêtes. Il fallait que reviennent non seulement la paix des armes mais aussi la paix des coeurs.

Cette analyse vaut aussi pour les temps de la décolonisation.

C’est seulement après ces épreuves historiques qu’en vérité pouvait être soumise à votre assemblée la grande question de l’abolition.

Je n’irai pas plus loin dans l’interrogation – M. Forni l’a fait – mais pourquoi, au cours de la dernière législature, les gouvernements n’ont-ils pas voulu que votre assemblée soit saisie de l’abolition alors que la commission des lois et tant d’entre vous, avec courage, réclamaient ce débat? Certains membres du gouvernement – et non des moindres – s’étaient déclarés, à titre personnel, partisans de l’abolition mais on avait le sentiment à entendre ceux qui avaient la responsabilité de la proposer, que, dans ce domaine, il était, là encore, urgent d’attendre.

Attendre, après deux cents ans!

Attendre, comme si la peine de mort ou la guillotine était un fruit qu’on devrait laisser mûrir avant de le cueillir!

Attendre? Nous savons bien en vérité que la cause était la crainte de l’opinion publique. D’ailleurs, certains vous diront, mesdames, messieurs les députés, qu’en votant l’abolition vous méconnaîtriez les règles de la démocratie parce que vous ignoreriez l’opinion publique. Il n’en est rien.

Nul plus que vous, à l’instant du vote sur l’abolition, ne respectera la loi fondamentale de la démocratie.

Je me réfère non pas seulement à cette conception selon laquelle le Parlement est, suivant l’image employée par un grand Anglais, un phare qui ouvre la voie de l’ombre pour le pays, mais simplement à la loi fondamentale de la démocratie qui est la volonté du suffrage universel et, pour les élus, le respect du suffrage universel.

Or, à deux reprises, la question a été directement – j’y insiste – posée devant l’opinion publique.

Le Président de la République a fait connaître à tous, non seulement son sentiment personnel, son aversion pour la peine de mort, mais aussi, très clairement, sa volonté de demander au Gouvernement de saisir le Parlement d’une demande d’abolition, s’il était élu. Le pays lui a répondu: oui.

Il y a eu ensuite des élections législatives. Au cours de la campagne électorale. il n’est pas un des partis de gauche qui n’ait fait figurer publiquement dans son programme…

Le pays a élu une majorité de gauche ; ce faisant, en connaissance de cause, il savait qu’il approuvait un programme législatif dans lequel se trouvait inscrite, au premier rang des obligations morales, l’abolition de la peine de mort.

Lorsque vous la voterez, c’est ce pacte solennel, celui qui lie l’élu au pays, celui qui fait que son premier devoir d’élu est le respect de l’engagement pris avec ceux qui l’ont choisi, cette démarche de respect du suffrage universel et de la démocratie qui sera la vôtre.

D’autres vous diront que l’abolition, parce qu’elle pose question à toute conscience humaine, ne devrait être décidée que par la voie de référendum. Si l’alternative existait, la question mériterait sans doute examen. Mais, vous le savez aussi bien que moi et Raymond Forni l’a rappelé, cette voie est constitutionnellement fermée.

Je rappelle à l’Assemblée – mais en vérité ai-je besoin de le faire? – que le général de Gaulle, fondateur de la Vème République, n’a pas voulu que les questions de société ou, si l’on préfère, les questions de morale soient tranchées par la procédure référendaire.

Je n’ai pas besoin non plus de vous rappeler, mesdames, messieurs les députés, que la sanction pénale de l’avortement aussi bien que de la peine de mort se trouvent inscrites dans les lois pénales qui, aux termes de la Constitution, relèvent de votre seul pouvoir.

Par conséquent, prétendre s’en rapporter à un référendum, ne vouloir répondre que par un référendum, c’est méconnaître délibérément à la fois l’esprit et la lettre de la Constitution et c’est, par une fausse habileté, refuser de se prononcer publiquement par peur de l’opinion publique. […] »

Le discours intégral

 

 

Edito du 6 Septembre: C’était Colbert

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Portrait de Colbert par Philippe de Champaigne (1655), Metropolitan Museum of Art. Copyright Wikipedia.org

 

Jean-Baptiste Colbert, contrôleur général des Finances de Louis XIV, a cumulé presque toutes les charges de l’État. Considéré comme un gestionnaire accompli, il se charge du développement du commerce, de l’industrie, de la Marine royale, de l’aménagement de Paris et de l’essor des sciences. En relation constante avec le roi, il reste l’un de ses meilleurs hommes de confiance.

En savoir plus sur Colbert

 

 

2 septembre 2019 : C’est la reprise !

L’emploi du temps des classes sera disponible mercredi soir sur l’ENT Pronote.

Les identifiants personnels ont été transmis lors de la pré-rentrée.

 

Edito du 6 juin 2019: Opération Overlord, débarquement en Normandie.

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Robert Capa – Underwood Archives/Leemage

http://fresques.ina.fr/jalons/parcours/0014

Alors que les Allemands s’attendaient à un débarquement par le Pas-de-Calais, les Alliés choisissent les plages de Normandie au Sud de la Seine pour un effet de surprise maximal. En préparation 4 millions d’hommes avaient été rassemblés en Grande Bretagne.

Au matin du 6 juin, des milliers de navires débarquent à partir de 6h30 sur 5 plages rebaptisées : Utah, Omaha, Gold, Juno, Sword. C’est la confusion dans l’Etat-major allemand : alors que Rommel veut envoyer les Panzer directement sur les plages pour arrêter le débarquement, Hitler et Von Rundstedt veulent les tenir à distance.

Aux prix de nombreux sacrifices et d’un effort logistique inédit dans l’Histoire, le débarquement a réussi. Les Allemands sont repoussés progressivement au prix de combats acharnés dans le bocage.

 

Edito du 1er Avril 2019: Rouge! L’art au pays des Soviets.

 

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Dressez la bannière de Marx, Engels, Lénine et Staline !, Esquisse pour une affiche Crédits : Gustav Klucis, Collection du Musée des Beaux-Arts de Lettonie – Grand Palais

Du début du XXe siècle à la fin du régime stalinien, ce documentaire retrace un demi-siècle de révolution artistique russe. Dans le sillage de Malevitch et Tatline, une génération d’artistes novateurs profite de l’effervescence générée par les révolutions de 1917 et la prise du pouvoir par les bolcheviks. Ils entendent participer à l’édification du socialisme…

Dans la Russie des années 1910, Kazimir Malevitch et Vladimir Tatline, influencés par le cubisme, forgent avec le suprématisme un art nouveau, détaché de toute référence au réel. Dans leur sillage, toute une génération d’artistes novateurs profite de l’effervescence générée par les révolutions de 1917 et la prise du pouvoir par les bolcheviks. S’éloignant de la peinture, Lissitzky, Rodtchenko, Stepanova ou Klucis expérimentent des formes d’expression nouvelles (graphisme, photomontage, architecture…) qui galvanisent les imaginaires. Par le constructivisme, l’avant-garde entend participer à la transformation des modes de vie et à l’édification du socialisme. Mais sous Staline, au nom du réalisme socialiste, les artistes sont sommés de revenir à des thèmes accessibles aux masses et de contribuer à la propagande officielle…
Éclairages de spécialistes et d’historiens d’art, dont Nicolas Liucci-Goutnikov, commissaire de l’exposition du Grand Palais, et astucieuse animation graphique des archives et des œuvres restituent de manière vivante ce que fut cet intense bouillonnement créatif russe. Des premières années du XXe siècle à la fin du régime stalinien, un captivant panorama de la fécondité et de la dimension utopique de l’art au pays des Soviets.

Sur Arte

 

 

Edito du 1er Février 2019: C’était la création des FFI (1er février 1944)

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https://www.ina.fr/video/AFE86002810

 

Edito du 23 janvier 2019: Dans les coulisses de l’Histoire- Hiroshima: la défaite de Staline?

Les explosions atomiques sur Hiroshima et Nagasaki en août 1945 constituent-elles l’unique raison de la capitulation japonaise au sortir de la Seconde Guerre mondiale ? La véritable cause de la reddition de l’empire du Soleil Levant est pourtant à chercher du côté de la Russie…

Les explosions atomiques sur Hiroshima et Nagasaki en août 1945 constituent-elles l’unique raison de la capitulation japonaise au sortir de la Seconde Guerre mondiale ? C’est ce que l’histoire officielle a retenu, dans une version qui attribue aux Américains le seul rôle décisif. La véritable cause de la reddition de l’empire du Soleil Levant est pourtant à chercher du côté de la Russie. Staline voulant récupérer les îles Kouriles et Sakhaline, confisquées par Tokyo en 1905, il est prêt à soutenir le débarquement américain du général MacArthur. Mais le choix du président Truman d’utiliser la bombe le prend de court. Le 9 août, rompant le pacte russo-japonais de non-agression, l’Armée rouge entre en Mandchourie et anéantit les troupes nipponnes.

Relecture nuancée
Avec le temps, les travaux des chercheurs révèlent une réalité souvent plus nuancée que les idées communément admises. De l’imposture militaire d’Hitler aux lourdes contreparties du plan Marshall, des motifs oubliés de la capitulation japonaise, au lendemain des bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki, au mythe erroné d’un Mao Zedong artisan de la modernisation de la Chine, cette passionnante collection documentaire se penche sur de grands personnages et des événements charnières de l’histoire du XXe siècle pour en proposer une lecture revue et corrigée, portée par un récit limpide tissé de saisissantes archives.

https://www.arte.tv/fr/videos/079409-001-A/les-coulisses-de-l-histoire-hiroshima-la-defaite-de-staline/

 

Edito du 21 janvier 2019: La mort de Louis Capet (1793)

Louis Capet à la prison du Temple à Paris, Joseph Ducreux. Musée Carnavalet.

C’est sur la place de Révolution, actuelle place de la Concorde que Louis Capet, anciennement Louis XVI est exécuté le 21 janvier 1793. La Convention vote à une voix près la mort de l’ancien roi Louis XVI: ce dernier est jugé coupable de trahison envers les Français et la révolution. La mort du roi constitue aussi une fuite en avant et une radicalisation de la Révolution: aucun retour en arrière ne sera possible en France. La guerre contre les monarchies étrangères redouble d’intensité.

En savoir plus sur la condamnation de Louis XVI 

 

Edito du 14 janvier 2019: They Shall Not grow old

They Shall Not Grow Old est un film documentaire britanniquo-néo-zélandais réalisé et co-produit par Peter Jackson, sorti en 2018. Le film a été réalisé à l’occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale en utilisant des archives d’époques provenant du Musée Impérial de la Guerre de Londres.

 

Edito du 18 décembre 2018: C’était le génie de Napoléon (18 décembre 1793)

Plan de la rade de Toulon en 1793. Copyright Wikipedia.org

En 1793 la jeune République française fait face aux périls internes et externes.

A Toulon, la ville aux mains des royalistes s’ouvre aux navires anglais qui soutiennent la contre-révolution. Le gouvernement républicain dépêche l’armée commandée par le général Carteaux qui entame le siège de la ville de Toulon.

Mais c’est Napoléon Bonaparte, un capitaine corse de 24 ans, spécialiste de l’artillerie qui va orienter le feu des batteries sur les forts à l’entrée de la rade du port. Une fois les forts aux mains des républicains, le ravitaillement de la ville est menacé et la ville insurgée tombe comme un fruit mûr. Le 22 décembre 1793, le jeune aigle est nommé général de brigade et doit partir pour Nice afin de prendre le commandement de l’armée d’Italie.

 

Edito du 10 décembre 2018: C’était le verbe de Soljénitsyne (1918-2008)

Alexandre Soljenitsyne en 1974.

Alexandre Soljenitsyne en 1974. Crédits : Verhoeff, Bert / Anefo

Avec ses yeux rusés et son sourire formidable, sa stature de géant et sa pugnacité, Alexandre Soljénitsyne (1918-2008) a surgi des profondeurs de l’U.R.S.S. pour apporter au monde une grande bouffée d’air pur.

Ce fils de la révolution était un communiste romantique avant d’expérimenter dans sa chair l’arrestation arbitraire et la dure réalité des camps (1945-1953). C’est là qu’il conquiert sa liberté intérieure, ouvrant les yeux sur l’envers du système.

En 1962, il publie Une journée d’Ivan Denissovitch mais se voit bientôt contraint de poursuivre son travail de façon clandestine. Livre après livre, l’écrivain génial déploie une écriture novatrice et une critique de plus en plus radicale du régime, jusqu’à L’Archipel du Goulag en 1973.

Sûr de sa mission, il sait que la force du verbe peut ébranler des empires et réveiller des consciences endormies. L’art ne ment pas. Par-delà les mots, il dévoile des réalités spirituelles, la dignité de l’homme et la primauté de Dieu.

Au terme d’un éprouvant duel avec les autorités soviétiques, Alexandre Issaïevitch est expulsé en 1974. Il s’exile en Suisse puis aux États-Unis où il se consacre à la rédaction de La Roue rouge qui sonde les origines du drame russe. Très critique envers l’Occident qu’il juge lâche et matérialiste, Soljénitsyne n’a pas peur de porter une parole de contradiction, sans compromission avec la vérité. Une œuvre savoureuse, subtile et stimulante qui jaillit des entrailles mêmes de la vie.

Priscille de Lassus, Revue Codex, automne 2018, #9.

 

Edito du 2 décembre 2018: C’était le sacre de Napoléon (2 décembre 1804)

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Le sacre de Napoléon, Jacques Louis David, 1807. (Copyright: Wikipedia.org)

Agé de 35 ans, le Premier Consul est couronné Empereur des Français dans la cathédrale Notre-Dame de Paris en présence du pape Pie VII.

Désireux d’empêcher toute restauration de la monarchie, Napoléon souhaite renforcer son pouvoir et lui donner un caractère héréditaire et sacré pour s’aligner sur les empereurs du moment.

Pour en savoir plus sur l’oeuvre de propagande de David.

 

Edito du 14 octobre 2018: C’était la bataille de Iéna (14 octobre 1806)

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Napoléon passe en revue la Garde impériale à Iéna par Horace Vernet. (Copyright: Wikipedia.org)

La victoire de Napoléon à Iéna contre les Prussiens met fin au saint empire germanique. Mais cette victoire décisive française va aussi être vécue comme une humiliation par les Allemands qui vont œuvrer à l’unification de leur nation et à la préparation d’une vengeance contre les Français. En 1870, le Chancelier Otto Von Bismarck réalisera l’unité allemande « par le fer et par le sang » tandis que la France sera vaincue et humiliée à son tour.

 

Edito du 22 septembre 2018: La proclamation de la République (22 septembre 1792)

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Deux jours après la bataille de Valmy et six semaines après l’arrestation de Louis XVI, les députés de la Convention proclament la République le 22 septembre 1792.

Paradoxe de cet événement fondamental: aucune fête ne commémore aujourd’hui cette journée.

 

Edito du 14 septembre 2018: C’était la Bataille de Marignan (14 septembre 1515)

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La bataille de Marignan (1515) par Alexandre-Evariste Fragonard. Copyright: Wikipedia.org

Une petite vidéo sur la bataille qui consacre le début du règne de François 1er (1515-1547).

 

Edito du 8 septembre 2018

La bibliothèque Thiers de Paris (9e arrondissement) accueille les 28, 29 et 30 septembre la 4e édition de l’Open des Jeux Histoire, une belle occasion pour découvrir l’Histoire de façon ludique dans un lieu prestigieux.

Information et réservations

Galerie d’images des précédentes éditions

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Edito du 4 septembre 2018

« Français !
Le Peuple a devancé la Chambre, qui hésitait. Pour sauver la Patrie en danger, il a demandé la République.
Il a mis ses représentants non au pouvoir, mais au péril.
La République a vaincu l’invasion en 1792, la République est proclamée.
La Révolution est faite au nom du droit, du salut public.
Citoyens, veillez sur la Cité qui vous est confiée ; demain vous serez, avec l’armée, les vengeurs de la Patrie !


Hôtel de ville de Paris, le 4 septembre 1870.


Signé : Emmanuel Arago, Adolphe Crémieux, Pierre-Frédéric Dorian, Jules Favre, Jules Ferry, Guyot-Montpayroux, Léon Gambetta, Louis-Antoine Garnier-Pagès, Joseph-Pierre Magnin, Francisque Ordinaire, Pierre-Albert Tachard, Eugène Pelletan, Ernest Picard, Jules Simon. »

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La foule devant le palais du Corps législatif, le 4 septembre 1870, par Jacques Guiaud (1870)

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Portrait de jeune femme au stylus, dite Sappho, fresque romaine de Pompéi, Ier siècle.

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